5 femmes qui ont révolutionné nos produits du quotidien grâce à leur “feminine touch”

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Founding Partner @ Paradise Group

Des chiffres sous-côtés pour commencer…

On entend souvent que « les femmes lèvent moins d’argent », ou que « l’entrepreneuriat, c’est un monde d’hommes »… Et c’est vrai : en 2024, seulement 2 % du capital-risque

aux États-Unis et 1,6 % en Europe ont été investis dans des startups fondées par des femmes. (Source : PitchBook US & PitchBook EU)

Par contre, on « oublie » souvent de mettre en avant que malgré ce déséquilibre flagrant, les entreprises dirigées par des femmes performent mieux (et ce n’est pas moi qui le dis). Si tu aimes les chiffres voici 3 sources qui arrivent à des conclusions plutôt similaires :

  • Les entreprises ayant une proportion élevée de femmes aux postes de direction sur-performent de 0,72 % par an. En 10 ans, cela représente près de 8 % de rendement supplémentaire cumulé. (Source BlackRock, 2023).

  • Kauffman Fellows (un programme de formation en capital-risque réunissant les investisseurs les plus influents du monde) a analysé +90 000 entreprises tech américaines privées suivies sur plusieurs années. Celles dirigées par des femmes ont enregistré un ROI supérieur de 35 % à celles dirigées par des hommes. (Source Kauffman Fellows, 2016).

  • First Round Capital (l’un des fonds d’investissement les plus réputés de la Silicon Valley) a mené une étude sur plus +10 ans d’investissements dans +200 startups de son portefeuille. Les entreprises dirigées par une femme CEO ont enregistré un ROI 63 % plus élevé que celles dirigées par un homme. (Source First Round Capital, 2015).

C’est pourquoi cet article est dédié à mettre en lumière - non pas l’écart qui se crée entre les hommes et les femmes, mais - le boulevard d’opportunités qui s’ouvre à celles qui se lancent, qui osent, et qui, grâce à leurs traits féminins, transforment un produit ou une industrie entière.

Femmes vs Hommes ? Je n’ai pas compris la question...

Enchantée ! Je m’appelle Ieva Gaigala et j’ai commencé à entreprendre à 21 ans, avec beaucoup de naïveté, mais surtout une conviction : tout est possible si on s’en donne les moyens !

À cette époque, je donnais mes premières interviews… et on me demandait souvent : “Ieva, c’est comment pour toi, d’entreprendre en tant que femme ?

Je ne comprenais pas la question. Je m’étais entourée de role models entrepreneurs (majoritairement masculins), et je ne voyais pas de différence de genre…

La seule distinction que je voyais était entre celles et ceux qui passaient à l’action vs qui choisissaient de rester en mode spectateur.

Aujourd’hui, à 30 ans, j’accompagne des entreprises à développer des communautés puissantes pour leur apporter des opportunités business. Les communautés, c’est donc le fil rouge de ma vie : aussi bien pro que perso. Et à force d’en animer, d’en rejoindre, d’en créer, j’ai fini par intégrer des cercles de femmes.

C’est là que j’ai enfin compris ce que je ne voyais pas à mes débuts : la force collective, la bienveillance, et cette manière si unique que nous avons nous, femmes, de faire bouger les lignes grâce à notre singularité et notre énergie féminine.

Faiblesse ou Unfair Advantage ?

  • “Elle est trop discrète”

  • “Elle est trop émotive”

  • “Elle est trop gentille”

  • “Elle manque d’assurance”

Ces phrases, on les a toutes entendues. Parfois même pensées 👀

Mais est-ce que tu te rends compte que ces “faiblesses” sont en réalité notre plus grand avantage concurrentiel ?

Aujourd’hui, je ne cherche pas à comparer les genres, ni à te dire de choisir un camp. Je te propose simplement de mettre en lumière ce qui fait que nos traits féminins, sont de véritables atouts stratégiques qui nous permettent de révolutionner des industries et d’avoir un impact sur toute la société.

Toi aussi tu utilises ces 5 produits réinventés grâce à des traits féminins ?

1. Ivy Ross - Google Pixel Camera

Qui est-elle ?

Ivy Ross, c’est la femme qui a donné une âme à la technologie.

Elle a été recrutée chez Google pour que les objets connectés ne soient plus seulement utiles, mais qu’ils se ressentent : “My role is to bring empathy, tactility and emotional resonance to technology.” — Ivy Ross

Sous sa direction, Google a totalement repensé l’UX du Google Pixel Camera : finie la logique froide de la performance technique. Ivy voulait que la photo redevienne une expérience humaine, un instrument de mémoire et d’émotion. Son approche repose sur 3 piliers :

  1. Le sensoriel (la matière, la couleur, la forme)

  2. L’émotionnel (ce que le produit fait ressentir à l’utilisateur)

  3. Le spirituel (l’impact du design sur notre bien-être collectif)

Ce qu’elle a mis en place :

  • Elle découvre que les algorithmes de photo “oublient” les peaux foncées, calibrés uniquement sur des peaux claires. Elle lance donc Real Tone, un projet qui réunit ingénieurs, photographes, artistes et chercheurs pour représenter chaque carnation avec justesse.

  • Elle simplifie l’interface pour que faire une photo redevienne un réflexe, pas un réglage technique : elle repense le son, la vibration et même la résistance du bouton virtuel, pour recréer le geste analogique du clic photo.

  • Elle fait basculer la culture produit de Google : la technologie ne cherche plus à impressionner, mais à émouvoir.

Aujourd’hui, grâce à elle :

La caméra Pixel n’est plus un outil froid, mais un miroir de la diversité humaine qui est reconnu non seulement pour sa performance, mais pour son authenticité émotionnelle. Ivy a prouvé que la sensibilité n’est pas l’opposé de la puissance, c’est une autre façon de la canaliser.

Même les utilisateurs masculins y ont découvert une nouvelle vision de la technologie : plus douce, plus simple, plus connectée à ce qu’ils ressentent.

Grâce à elle, Google a ouvert la voie à une génération de produits plus “apaisants” : Nest, Pixel, ou encore les expériences AR du groupe.

Sa “feminine touch” : la sensibilité sensorielle et émotionnelle :

Dans un monde où la tech ne jurait que par la puissance, la résolution et la performance brute, Ivy Ross a ramené quelque chose qu’on ne mesure pas en pixels : le ressenti. Elle a posé une question toute simple, mais révolutionnaire : « Qu’est-ce que la technologie nous fait ressentir ? »

Et à partir de là, tout a changé. Chaque détail a été repensé pour reconnecter l’humain à la technologie, pour que la performance d’un produit ne soit plus une fin en soi, mais un moyen de créer du lien et des émotions.

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2. Amy McDonough – Fitbit

Qui est-elle ?

Amy McDonough, c’est la femme qui est responsable de la transformation de Fitbit.

Entrée dès les débuts de l’entreprise en 2008, quelques mois après la création de la société, elle a gravi les échelons jusqu’à devenir General Manager de Fitbit Health Solutions quelques années plus tard. Sa mission a été de faire passer Fitbit du statut de « gadget fitness » à celui de « compagnon de santé global ».

Sous sa direction, Fitbit a cessé de parler de compétition et de records pour parler plutôt de sommeil, équilibre, santé mentale et menstruelle. En d’autres termes, elle a humanisé la donnée.

Ce qu’elle a mis en place :

  • Amy a fait évoluer la logique de performance vers une approche holistique de la santé. Fitbit n’a plus cherché à transformer les utilisateurs en athlètes pour “battre des records”, mais à les aider à mieux se connaître et “écouter son corps” : sommeil, respiration, stress, récupération…

  • Elle a rendu le produit plus inclusif et apaisant avec des bracelets plus doux, des couleurs neutres, une interface qui rassure. Le message n’était plus “fais mieux”, mais “écoute-toi”.

  • Elle a intégré la santé féminine au cœur de l’expérience de tracking, sans exclure les hommes : le suivi du cycle menstruel n’est plus un module à part, mais une donnée essentielle parmi d’autres. De même, cette logique a poussé Fitbit à aussi calibrer ses algorithmes autour d’autres paramètres biologiques (testostérone, stress chronique, récupération).

Aujourd’hui, grâce à elle :

Grâce à cette vision, Fitbit a changé de paradigme.

En 2019, FitBit est passé à une majorité d’utilisatrices femmes (58 %).

Les personnes suivant leur sommeil et leur stress rapportaient 25 % d’amélioration de leur bien-être global.

Deux ans plus tard, Google rachetait Fitbit pour $2,1 milliards : preuve qu’une approche douce peut être d’une puissance redoutable.

Sa "feminine touch" : la bienveillance et la vision holistique du corps

Là où la plupart des objets connectés mesuraient des pas, des calories ou des records, elle a choisi de mesurer le bien-être. Elle a réussi à prouver qu’une marque peut être à la fois technologique et profondément humaine : qu’elle peut aider sans culpabiliser, mesurer sans comparer, et améliorer sans épuiser.

L’humain a été remis au centre de la donnée, et l’analyse a été faite avec une approche plus nuancée, plus empathique, qui reconnaît que la santé ne se résume pas à un chiffre sur un écran, mais à un équilibre entre le corps, l’esprit et les émotions.

Sous son impulsion, Fitbit (et d’autres marques) ont aujourd’hui cessé de glorifier la performance, pour valoriser la progression, la récupération, la compréhension du corps. Les utilisateurs ne se sont plus sentis jugés, mais accompagnés.

3. Whitney Wolfe Herd – Bumble

Qui est-elle ?

Whitney Wolfe Herd, c’est la fondatrice et CEO de Bumble, l’app de rencontres où les femmes font le premier pas. Un recap de son histoire disponible ici.

Avant Bumble, elle avait co-fondé Tinder. Mais après avoir dénoncé du harcèlement au sein de l’entreprise, elle a tout quitté, décidée à créer un espace où les femmes se sentiraient enfin en sécurité, respectées et en contrôle.

En 2021, elle est devenue la plus jeune femme à introduire sa société en bourse aux États-Unis et a redéfini ce que pouvait être un produit technologique pensé par et pour les femmes.

Ce qu’elle a mis en place :

  • Elle a instauré un renversement de pouvoir simple mais révolutionnaire : dans un match hétérosexuel, seule la femme peut envoyer le premier message. Ce petit geste a bouleversé toute la dynamique du dating en ligne, réduisant la sursollicitation et les messages déplacés, pour laisser place à une relation fondée sur le respect et le consentement.

  • Elle a repensé le digital comme un espace de sécurité. Bumble n’est pas une app de “séduction rapide”, mais une app de connexion authentique. Tout, du design à la modération, est conçu pour favoriser la bienveillance et la responsabilité.

  • Elle a étendu cette vision à toutes les sphères sociales avec Bumble BFF (pour se faire des amis) et Bumble Bizz (pour rencontrer des partenaires pro). Elle a transformé l’idée même du “matching” en outil d’empowerment, ouvrant la voie à un digital plus humain.

Aujourd’hui, grâce à elle :

Une baisse de 60 % des comportements toxiques a été observée et les échanges en ligne sont devenus plus libres, plus respectueux et mènent davantage à de vraies connexions.

La notion de consentement numérique s’est imposée dans l’industrie et des millions de femmes utilisent Bumble sans craindre d’être jugées, harcelées ou réduites à un profil.

En donnant aux femmes le pouvoir d’envoyer le premier message, Whitney a transformé une fonctionnalité en acte symbolique : celui de reprendre le contrôle.

Ce geste, en apparence anodin, a changé la culture du dating en ligne, longtemps marquée par la sursollicitation et les dynamiques déséquilibrées à dominance masculine.

Sa “feminine touch” : l’instinct de sécurité et le sens du consentement

Elle a prouvé qu’on pouvait bâtir une licorne tech à partir d’un principe simple : le respect est une innovation.

Ce que beaucoup voyaient comme un “détail produit” est devenu une micro-révolution sociale. Whitney a su replacer la sécurité et le consentement au cœur du design, montrant qu’un produit peut protéger sans enfermer, et donner du pouvoir sans exclure.

Elle a introduit la notion de respect comme fonctionnalité, faisant du consentement non pas une contrainte, mais une expérience produit à part entière.

4. Melanie Perkins – Canva

Qui est-elle ?

Melanie Perkins est la cofondatrice et CEO de Canva, l’outil de design désormais utilisé par +220 millions de personnes dans le monde.

L’idée est née lorsqu’elle enseignait le design à l’université : elle voyait ses étudiants lutter avec la complexité des logiciels professionnels comme Photoshop ou InDesign.

Cette frustration est vite devenue une conviction : le design ne devrait pas être réservé à des experts, et elle a donc voulu créer un outil intuitif, inclusif et accessible à tous (pas seulement aux graphistes). En 2024, la plateforme a été valorisée à $26 milliards.

Ce qu’elle a mis en place :

  • Elle a repensé le design pour l’humain, pas pour la machine : fini les interfaces intimidantes et place à une expérience fluide, claire, chaleureuse. Chaque bouton, chaque couleur, chaque mot est pensé pour encourager plutôt que décourager.

  • Elle a fait de l’inspiration un moteur de création. Les modèles proposés ne sont pas là pour impressionner, mais pour donner confiance. Le design devient un langage universel, pas un club fermé.

  • Elle a bâti une culture d’entreprise inclusive et bienveillante. Pas d’ego, pas de hiérarchie écrasante, mais une équipe soudée autour de valeurs d’humilité, d’équilibre et de collaboration. Des qualités souvent jugées “douces”, mais qui se sont révélées redoutablement efficaces pour innover et fidéliser.

Aujourd’hui, grâce à elle :

Canva a démocratisé le design dans +190 pays et fait partie du quotidien de +220 millions de personnes de tout type (entrepreneurs, créateurs, enseignants, étudiants…)

Ces utilisateurs s’en servent pour une infinité de tâches quotidiennes (créer un CV, un logo, une affiche d’école, un post Instagram, des slides…) et peuvent s’exprimer visuellement sans barrière technique.

Melanie a redonné le pouvoir de créer à celles et ceux qu’on n’entendait pas, parce qu’ils ne parlaient pas le “langage” des logiciels.

Sa “feminine touch” : l’empathie et la pédagogie

Mélanie a réalisé que la plupart des outils de design ne cherchaient pas à aider, mais à impressionner, en entretenant des barrières et une forme d’entre-soi élitiste.

Pour contrer cela, elle a inversé cette logique en rendant la création intuitive, bienveillante et inclusive : le design a été simplifié, ce qui ne l’a pas appauvri, mais l’a libéré.

Cette ouverture lui a permis d’ouvrir un espace d’expression à des millions de personnes longtemps freinées par la complexité technique.

[Lien article]

5. Shelly Lazarus – Ogilvy et le déodorant Secret

Qui est-elle ?

Shelly Lazarus a débuté sa carrière chez Ogilvy dans les années 1970, à une époque où la pub était écrite, pensée et validée presque exclusivement par des hommes.

Dans ce monde d’agences dominé par les slogans virils et les discours “objectivants”, elle a imposé une vision différente : humaine, émotionnelle, et respectueuse des femmes.

Son premier grand tournant : la campagne pour le déodorant Secret de Procter & Gamble.

Ce qu’elle a mis en place :

  • Elle a transformé la relation entre les femmes et leur corps. Plutôt que de parler de transpiration comme d’un “problème à cacher”, elle a parlé de confiance et de normalité. Son slogan “Strong enough for a man, but made for a woman” a transformé un produit banal en symbole d’assurance.

  • Elle a prôné l’empowerment avant l’heure. Pour la première fois, une publicité ne cherchait pas à donner envie de “plaire”, mais à encourager les femmes à exister pleinement et en être fières.

  • Elle a introduit une nouvelle émotion dans le marketing. Shelly a montré qu’une campagne pouvait toucher son public sans le manipuler, et séduire sans rabaisser. Cette approche d’empathie stratégique est devenue la marque de fabrique d’Ogilvy pendant des décennies.

[Voir la publicité]

Aujourd’hui, grâce à elle :

Secret est devenu le déodorant féminin n°1 aux États-Unis, et le reste encore à ce jour.

La campagne a changé la manière dont les marques s’adressent aux femmes : non plus pour les “corriger”, mais pour les comprendre et les rendre fières de qui elles sont.

Son influence a nourri les plus grandes campagnes qui ont suivi, dont “Because I’m Worth It” de L’Oréal, inspirée de sa philosophie.

Sa touche féminine : l’intelligence émotionnelle et la fierté du corps

À une époque où le discours sur le corps féminin était teinté de honte et de pudeur, Shelly a choisi d’en faire une déclaration d’autonomie et de confiance en soi.

En remplaçant la gêne par la fierté, elle a redonné au corps féminin le droit d’exister.

Ce que d’autres voyaient comme une stratégie marketing, elle en a fait une manière de repenser la publicité : non plus comme un outil de séduction, mais comme un espace de compréhension et de respect.

Et toi, quelle est ta “feminine touch” à toi ?

En écrivant cet article, je me suis rendue compte que ces femmes sont uniques par leurs talents, leurs domaines, leurs histoires… mais elles partagent toutes la même force tranquille: cette feminine touch qui a su corriger les angles morts d’industries longtemps guidées par la logique du contrôle, de la performance et de la démonstration.

Et peut-être que c’est ça, le super-pouvoir principal des femmes : cette capacité à ne pas chercher à dominer par la force, mais à comprendre, à ressentir et à transformer, tout en restant fidèle à soi-même. Pas besoin de parler plus fort, d’enfoncer des portes ou de jouer un rôle.

Parfois, il suffit simplement d’assumer pleinement qui on est, et d’oser y croire pour avancer.

Alors je te pose la question : quelle est ta “feminine touch” à toi ?

Celle que tu sous-estimes peut-être encore, et qui pourrait tout changer si tu décidais de l’amplifier encore plus, jusqu’à en faire ta plus grande force.

Pour ma part, ce qui m’anime chaque jour pour toutes les communautés que j’accompagne, que je rejoins, que je créé est de rassembler les bonnes personnes, au bon moment, pour faire émerger des opportunités et donner cette énergie d’agir.

Et au fond, j’ai compris que c’est ça ma feminine touch à moi : créer du lien authentique qui génère du mouvement, pour faire en sorte à ce que chacun reparte avec un peu plus de confiance, d’inspiration et d’élan pour avancer.

N’hésite pas à partager ta “feminine touch” à toi en commentaires et nourris-la car c’est ta plus grande force !

PS : Tu peux aussi jeter un œil à mon article précédent sur les 5 challenges pour développer ton réseau : https://community.qonto.com/fr/strong-her/articles/influence/les-5-micro-challenges-pour-developper-ton-reseau-professionnel

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08/12/2025

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