Pourriez-vous partager votre parcours et quel a été l’élément déclencheur qui vous a poussé à devenir entrepreneur ?
J’ai opéré la transition vers le coaching et le solopreneuriat il y a 4 ans après un PSE. C’est a posteriori en me retournant que je me rends compte que toutes les étapes de mon parcours de vie et pro m’ont menée à ce que je fais aujourd’hui : coacher des leaders ambitieux à tendance bon élève à prendre pleinement leur place au travail.
Petite, j’étais déjà sans m’en rendre compte la coach de mes amies : écoute, non jugement et soutien motivant. Mon parcours pro de 12 ans dans les grands groupes jusqu’à des postes de direction après une grande école de commerce en amont m’a aidée : sur le plan du leadership et du management (concepts sur lesquels je coache), sur le développement de compétences en gestion, vente et marketing qui m’aident dans mon quotidien de solopreneure, sur le réseau car beaucoup de mes clients de coaching sont d’anciens collègues, camarades ou connaissances pros de ma “précédente vie” de directrice e-retail.
J’ai lâché mes autres activités, accepté que j’aurais un trou de CA quelques mois pour me consacrer pleinement au développement de mon activité de coaching. Et je n’ai pas regretté cette décision.
Quels sont les défis rencontrés à vos débuts ?
Au début, j’avais intériorisé ce que j’entendais autour de moi : “c’est dur de vivre du coaching” “il faut avoir plusieurs activités pour s’en sortir”. Alors j’entretenais plusieurs activités en parallèle : du conseil en e-retail (ce qui me rattachait à mon ancien métier, mon réseau et mon ancienne identité dans le salariat), des cours en école de commerce (pour la transmission) et du coaching, mais quasi exclusivement par bouche à oreille.
Au départ, ce côté slashing me donnait l’impression de satisfaire mon désir de variété, mais en fait, cet éparpillement m'empêchait de me donner une vraie chance de développer mon activité de coaching comme un business dédié. C’est l’arrivée de mes jumeaux qui m’a forcée à prioriser pour de bon car tout mener de front devenait trop compliqué. J’ai lâché mes autres activités, accepté que j’aurais un trou de CA quelques mois pour me consacrer pleinement au développement de mon activité de coaching. Et je n’ai pas regretté cette décision car j’en vis confortablement aujourd’hui.
Quels sont vos motivations et éléments moteurs au quotidien ?
Observer les transformations assez incroyables de mes clients suite à des déclics en coaching, c’est un bonheur.
Et m’être construit un quotidien sur mesure qui me permet de m’accomplir personnellement et professionnellement, c’est une fierté et une grande satisfaction.
Quels sont les éléments que vous privilégiez dans la réalisation de vos projets (ressources, outils, méthodes) ?
Mon mot d’ordre : simplicité !
- Mon outil de gestion #1 : Mon Google Agenda couplé à Calendly pour la prise de RDV.
- J’utilise aussi Mailerlite pour ma base d’emails, et Zapier pour quelques automatisations très simples,
- Sinon, la gestion de mon entreprise tient sur un bon vieux fichier excel multi-onglets : j’y mets mon prévisionnel, mon tracking de performance hebdomadaire, mon suivi des clients existants, mon CRM prospects… Ça fonctionne très bien ! Mais une coach que j’aime bien, Floriane Bobée, lance un outil de gestion de la rentabilité, AccioPilot, qui est aussi très utile.
Quels challenges devez-vous relever (challengers, marché, tendances) ?
J’ai 2 challenges principaux :
- Me démarquer dans un domaine très concurrentiel du coaching (beaucoup d’offre) : l’important ici est de mettre le paquet sur sa communication, ce que je fais en postant 3 fois par semaine sur Linkedin.
- Paradoxalement, ce marché a une demande encore relativement peu mature en France, et les gens ont parfois du mal à investir sur leur développement personnel. Ca semble réservé aux CEOs, ou alors les gens attendent que ce soit pris en charge (compte formation, entreprise…) et ont du mal à acheter du coaching. Même quand ils ont les moyens de dépenser 2000€ dans des vacances, ils n’imaginent parfois pas investir cette somme pour se développer. Il y a toute une éducation à mener sur les bénéfices de la démarche. Et en attendant, je recrute aussi des clients francophones à l’étranger qui sont plus ouverts sur ce sujet.
Quels conseils & bonnes pratiques souhaitez-vous partager à vos pairs ?
Bien s’entourer, continuer de se former sur sa posture et ses compétences d’entrepreneur au même titre que ses compétences métier (aspect souvent négligé), mesurer ses progrès et les célébrer, avoir une vision claire de ce qu’on veut, parler à ses clients, passer à l’action, se faire coacher.
Comment inciter les femmes à choisir la voie de l’entrepreneuriat ?
Mettre en avant des retours d’expérience d’entrepreneuses aide les autres à voir que c’est possible et à se projeter. Créer des mentorats aussi.
Mais l’essentiel c’est d’avoir aussi un entourage qui offre son soutien (et si non, travailler son état d’esprit pour rester ancrée dans ce qu’on veut, malgré les remarques décourageantes).
Détacher son identité du travail est important pour ne pas se s’épuiser.
Un message à faire passer à la communauté StrongHer ?
Entreprendre c’est une sacrée aventure. Quand on vient du salariat, on découvre tout un écosystème parallèle dynamique qu’on n’imaginait pas : c’est passionnant. C’est un chemin excitant quand on aime donner vie à ses idées et se construire un quotidien sur mesure. Mais quand on a eu tendance dans sa vie de salarié à avoir des comportements menant au burn out, il n’est pas rare de les reproduire dans l’entrepreneuriat. Donc travailler ces schémas mindsets, détacher son identité du travail, est important pour ne pas se s’épuiser.
L'entrepreneuriat demande de la résilience : pour bien naviguer les hauts et les bas, travailler son état d’esprit au contact des autres est très précieux (mentorat, coaching, intervision…). Il faut apprendre à manier le balancier certitude (conviction qu’on est capable d’y arriver) / incertitude (manque de visibilité sur quand on réussira) : si on y arrive c’est presque gagné !
Merci à Lucie pour sa contribution
1 réponse
Lucie Dessarts
14/10/2024
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Merci Alice et Sonia pour ce portrait !